« On ne va pas mourir du Covid-19, on va mourir de faim ! » C’est le cri de détresse lancé par une des correspondantes malgaches de l’association Fihavanana. Le bilan, fait lors de la dernière assemblée générale, le confirme. « Sur la dernière année, 80 % des dons sont affectés à l’achat de nourriture », pointe André Véron, trésorier adjoint habitant à Roussay.
L’association a dû ralentir ses investissements pour l’éducation et la santé, pour donner la priorité à l’achat de denrées alimentaires : « Toute l’économie locale a été bouleversée. Les villes se sont fermées et les denrées ne circulent plus. Les gens, apeurés par le Covid-19, ne vont plus faire la cueillette indispensable à leur alimentation. » L’association a ainsi dû revoir ses plans de nutrition dans les écoles qu’elle soutient.
Mamans en première ligne
Les sommes paraissent dérisoires, mais elles permettent de sauver des vies : « Avec 2 € par mois et par enfant, on arrive à donner un repas tous les midis. Le seul de la journée ! »
Sur la côte Est, Fihavanana apporte son aide à deux dispensaires : « On finance un repas complet une fois par semaine pour 220 enfants : le taux de mortalité a baissé. »
L’association locale Fihavanana existe depuis 20 ans, et poursuit ses actions auprès des Malgaches les plus démunis. Mais le trésorier André Véron lance un cri d’alarme.
L’achat de lait infantile est indispensable car les mamans dénutries ne produisent plus assez de lait maternel. L’association humanitaire a également financé dans ces dispensaires des cuisines, afin qu’elles puissent cuire y des aliments pour les malades.
Petite lueur d’espoir, dans l’un d’eux, les sœurs forment de très jeunes mères à la cuisine, au jardinage, à la couture et à l’hygiène. « En pleine brousse, cela prend des allures de maison familiale et améliore leurs conditions de vie », souligne André Véron.
Appel aux dons
L’association porte aussi ses actions dans deux centres pour une trentaine de malades adultes avec addictions (drogues, alcool), en finançant l’achat de médicaments très chers sur l’île.
Les plus grosses difficultés sont toutefois au sud de Madagascar. « Là, c’est dramatique, la famine sévit ! Il y a la pauvreté mais aussi les changements climatiques : le désert avance laissant les populations encore plus démunies. Même avec les aides du plan d’alimentation mondial, il y a des morts de faim tous les jours », déplore le trésorier.
Autre facteur aggravant, les pilleurs qui volent bétail, nourriture et matériels dans les villages isolés. Plus que jamais, l’association a besoin de dons pour poursuivre ses actions auprès des Malgaches.